Séance 1 > >Eclairage théo
La prière de Jésus
Une relation vivante entretenue par la prière.
Quelle place la prière occupe-t-elle dans la vie du chrétien ? On le sait, les Réformateurs ont mis la foi au centre de leur réflexion théologique. Ils ont même traduit cette priorité donnée à la foi par un slogan : sola fide, la foi seule. Or la foi n’est pas un ensemble de doctrines ou de dogmes, mais une relation vivante qui lie le croyant à Dieu. Cette relation repose sur l’acceptation de l’amour inconditionnel de Dieu et la confiance donnée en retour. Or comme toute relation, celle-ci doit s’entretenir si elle ne veut pas s’épuiser, se rigidifier dans la répétition ou s’enfermer dans le connu. Pour cela, dès le début de l’Église, une place prépondérante a été donnée à la prière. Privée de paroles, une relation périt, mais nourrie de mots, elle peut trouver la force de créer du nouveau et de s’ouvrir à l’avenir.
Un dialogue véritable initié par Dieu
Composante majeure de ce dialogue avec Dieu, la prière est la respiration de la vie chrétienne. Certes, on a parfois l’impression qu’elle n’est qu’un temps convenu de paroles, formé de requêtes diverses, de louange, de remerciements, de questions, parfois de cris ou de soupirs. C’est en partie le cas. Cependant, la prière ne se réduit pas à un monologue dans lequel le rôle de Dieu se limiterait à écouter nos doléances et à y répondre. Elle engage un véritable dialogue,
en étant d’abord don de Dieu avant d’être réponse de l’homme. Prier, c’est s’adresser à celui qui, le premier, nous a parlé.
C’est pour cela que Luther (1) affirme, de façon étonnante, que Dieu se met en colère si nous ne prions pas. Il va même jusqu’à écrire que « prier est commandé impérieusement et sévèrement, avec une même rigueur que tous les autres commandements. »
Il ne faut pas se méprendre sur ces paroles. Luther, comme les autres Réformateurs, ne fait pas de la prière une nouvelle loi. Karl Barth l’affirme : « Dieu, parce qu’il est notre Dieu, fait procéder notre prière de sa grâce. Où il y a la grâce de Dieu, l’homme prie. » Et rappelant la position de Luther, il explique :
« Ne pas prier serait ne pas se rendre compte que nous sommes devant Dieu. Ce serait méconnaître ce qu’Il est. Une telle attitude nous rendrait incapable de saisir le fait que Dieu nous rencontre en Jésus-Christ. »
Par le Notre Père, entrer dans le dialogue entre le Fils et le Père
Mais n’est-ce pas une tâche redoutable, voire impossible, que prier devant Dieu ? Non, car comme le dit l’apôtre Paul, « l’Esprit vient en aide à notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut, mais l’Esprit lui-même intercède pour nous en gémissements inexprimables. » (Rm 8.26).
Et pour nous y aider, Jésus lui-même nous a donné une prière, le Notre Père. Si le Dieu de grâce nous rencontre en son Fils, à combien plus forte raison le croyant est-il invité à mettre ses mots dans ceux de l’homme de Nazareth. Non pas que cette prière soit un exemple meilleur ou plus efficace, mais elle nous fait entrer dans l’intimité de ce dialogue entre le Fils et son Père.
(1) Martin Luther, Grand Catéchisme
Quelle place la prière occupe-t-elle dans la vie du chrétien ? On le sait, les Réformateurs ont mis la foi au centre de leur réflexion théologique. Ils ont même traduit cette priorité donnée à la foi par un slogan : sola fide, la foi seule. Or la foi n’est pas un ensemble de doctrines ou de dogmes, mais une relation vivante qui lie le croyant à Dieu. Cette relation repose sur l’acceptation de l’amour inconditionnel de Dieu et la confiance donnée en retour. Or comme toute relation, celle-ci doit s’entretenir si elle ne veut pas s’épuiser, se rigidifier dans la répétition ou s’enfermer dans le connu. Pour cela, dès le début de l’Église, une place prépondérante a été donnée à la prière. Privée de paroles, une relation périt, mais nourrie de mots, elle peut trouver la force de créer du nouveau et de s’ouvrir à l’avenir.
Un dialogue véritable initié par Dieu
Composante majeure de ce dialogue avec Dieu, la prière est la respiration de la vie chrétienne. Certes, on a parfois l’impression qu’elle n’est qu’un temps convenu de paroles, formé de requêtes diverses, de louange, de remerciements, de questions, parfois de cris ou de soupirs. C’est en partie le cas. Cependant, la prière ne se réduit pas à un monologue dans lequel le rôle de Dieu se limiterait à écouter nos doléances et à y répondre. Elle engage un véritable dialogue,
en étant d’abord don de Dieu avant d’être réponse de l’homme. Prier, c’est s’adresser à celui qui, le premier, nous a parlé.
C’est pour cela que Luther (1) affirme, de façon étonnante, que Dieu se met en colère si nous ne prions pas. Il va même jusqu’à écrire que « prier est commandé impérieusement et sévèrement, avec une même rigueur que tous les autres commandements. »
Il ne faut pas se méprendre sur ces paroles. Luther, comme les autres Réformateurs, ne fait pas de la prière une nouvelle loi. Karl Barth l’affirme : « Dieu, parce qu’il est notre Dieu, fait procéder notre prière de sa grâce. Où il y a la grâce de Dieu, l’homme prie. » Et rappelant la position de Luther, il explique :
« Ne pas prier serait ne pas se rendre compte que nous sommes devant Dieu. Ce serait méconnaître ce qu’Il est. Une telle attitude nous rendrait incapable de saisir le fait que Dieu nous rencontre en Jésus-Christ. »
Par le Notre Père, entrer dans le dialogue entre le Fils et le Père
Mais n’est-ce pas une tâche redoutable, voire impossible, que prier devant Dieu ? Non, car comme le dit l’apôtre Paul, « l’Esprit vient en aide à notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut, mais l’Esprit lui-même intercède pour nous en gémissements inexprimables. » (Rm 8.26).
Et pour nous y aider, Jésus lui-même nous a donné une prière, le Notre Père. Si le Dieu de grâce nous rencontre en son Fils, à combien plus forte raison le croyant est-il invité à mettre ses mots dans ceux de l’homme de Nazareth. Non pas que cette prière soit un exemple meilleur ou plus efficace, mais elle nous fait entrer dans l’intimité de ce dialogue entre le Fils et son Père.
(1) Martin Luther, Grand Catéchisme